C’est un gros chiffre 48, ça peut représenter beaucoup, mais ça peut être tout petit aussi… Je suppose que ça dépend de comment on le regarde et de l’importance qu’on lui donne.
Il m’achale un peu, parce que je n’ai pas l’impression, la sensation d’avoir 48 ans. Ce n’est pas ce que j’avais imaginé, en tous cas. Je ne me sens pas « vieille », je crois que je manque encore de maturité, je ne suis pas « raisonnable ». Mais moi, ça me va très bien d’avoir gardé mon cœur d’enfant et la sensibilité qui va avec! Je suis encore curieuse de tout et j’ai une avidité d’apprendre qui me surprend parfois.
Bon, j’avoue que l’âge laisse des traces sur mon corps. Les plis d’oreillers restent plus longtemps sur mon visage le matin. Des rides s’accentuent, de petites taches apparaissent tranquillement. J’ai pourtant de moins en moins envie de me maquiller; mascara et gloss suffisent à mon bonheur. Je comprends plus l’importance de la Loi de la gravité. Ce qui était mou l’est encore plus. Ça demande un peu plus de travail et d’effort pour solidifier ce qui peut l’être et faire disparaître le « trop » accumulé.
Pourtant, je ne l’ai jamais autant aimé et apprécié que maintenant ce corps vieillissant. Depuis plusieurs mois, il n’y a pas une journée où je ne l’ai pas remercié de me donner autant, de me permettre de réaliser de belles choses même si je l’ai quelque peu négligé au cours des dernières années. La course a beaucoup à voir avec la mécanique du corps, du cœur et de la tête. Je prends l’engagement de lui montrer ma reconnaissance en prenant plus soin de lui, de mieux le nourrir, de le chouchouter, car après tout, il mérite ce qu’il y a de mieux!
D’un autre côté, je l’aime bien ce 48!
Le meilleur de vieillir, c’est dans la tête, je crois… Je sais qui je suis, ce que je vaux. Je sais ce que je veux, mais surtout, ce que je ne veux pas. L’anxiété, toxique, a presque totalement disparu, mais l’adrénaline non. Ça me permet d’avancer, j’aime être « challenger ». Oui, je me remets souvent en question, mais je crois que c’est sain de le faire. Je ne suis pas parfaite et je n’aspire pas à le devenir.
J’ai le privilège d’être dans une situation qui me permet de réaliser des rêves et d’en cultiver. Je suis bien consciente que je ne les réaliserai pas tous. Mais en avoir et travailler à les réaliser me permet d’avancer.
Avoir 48 ans, c’est aussi avoir le cœur en paix. Est-ce que j’ai des regrets? Bien sûr! Des remords aussi, des j’aurais donc dû! Mais pas tant. Rien qui m’empêche de dormir.
J’ai le cœur amoureux aussi… C’est un privilège que de vieillir avec l’homme que j’aime depuis bientôt 29 ans. J’ai pourtant l’impression que c’était hier… Tout est meilleur avec lui, tout est plus beau. Et notre fils en est la plus belle preuve! Cet enfant, ce jeune homme maintenant, est notre plus grande et plus belle réussite!
J’ai aussi la chance d’être bien entourée, par ma famille proche, ma famille élargie et ma famille de cœur aussi. J’ai une communauté tissée serrée, avec qui partager les hauts et les bas du quotidien.
Vieillir, c’est un privilège qui n’est pas donné à tous. Avoir la santé non plus. Apprécier ce que l’on a, en être reconnaissante, ça aide à atténuer les côtés négatifs de vieillir…
Très beau texte Caro qui te défini bien face au vieillissement. Ce devrait être notre approche à tous et toutes: souvent on s’attarde trop à ce processus normal de la vie dans un monde fait pour la jeunesse, la beauté, etc. Je peux t’en parler, j’ai 66 ans vers 67 et j’assume, on a l’âge « du coeur » même si la mécanique ne suit pas toujours, « so what »! Merci de partager cette belle réflexion qui fait du bien!
Très bien dit ,tu as bien pesé les pour et les contres de cet âge …qui n est qu un chiffre de plus qui se rajoute a ta vie .mon 65 ans en mai me paraît loin de toi et pourtant je me sent prês de toi quand même ,alors c est dans notre tête le vrai âge !
Être «proche» de quelqu’un a plus à voir avec le cœur qu’avec l`âge, à mon humble avis! On a des cœurs compatibles!!!